vendredi 20 décembre 2019

Coté travail, comment ça se passe ?

Voilà pratiquement un mois que je travaille en cuisine dans les locaux de Concordia. La station se compose de deux tours : une tour calme ( dans laquelle se trouve les labos scientifiques, secrétariat, puis l’étage des chambres et en enfin au premier étage l’hôpital) et la tour bruyante(centrale électrique, traitements des eaux, bureaux et ateliers techniques, puis les frigos, magasins secs, et enfin au dernier étage la cuisine avec le self et le salon).

Une journée typique : Je me lève à 5h du matin, je descend la tour calme pour monter tout en haut de la tour bruyante. Je lance le café (très important), l'eau chaude pour le thé: Je mets en place les fruits frais, les céréales, beurre confitures, quelques jus de fruits, lait froid, lait de soja et le nutella. Puis je taille la charcuterie (grand mangeurs de bon matin).
Et enfin si j'ai un peu préparer la veille ou si j'ai le temps je prépare de la brioche, etc.

Je prépare aussi la pâte à pain. C'est là que cela se complique : le pain est un grand sujet de discorde ici. Du à l'altitude, les conditions ( à 3 800 mètres d'altitude le taux d'oxygène, le manque d'humidité et la pression atmosphérique ) font que tout ne pousse pas et ne cuit pas de la même manière. Par exemple le pain pousse pendant des heures, les recettes ont été cherchés et approfondies un bon nombre de fois pour arriver à un résultat plus que convenable et surtout qui plait à tout le monde. Parfois le pain est trop compacte, ou a trop le gout de levure, ... Compliqué.
Alors je m'essaie au levain grâce à Benoit qui m'apprend sur son temps libre.
Pour les gâteaux, les cakes c'est pareil il faut trouver le bon dosage de levure.

Les pâtes par exemple ainsi que le riz, il faut doubler le temps de cuisson car l'eau à 88 degrés environ et non à 100 degrés. Ahhh les pâtes ... Grande passion des italiens. Étant et y travaillant pour une base franco italienne, nous devons cuisiner des pâtes touuuuut les jours. Et je peux vous dire que quand ils n'en ont pas, je m'attire quelques foudres.
Le fait de cuisiner pour des cultures différentes m'oblige à prendre sur moi (grande leçon de vie), accepter que je ne pourrais jamais satisfaire tout le monde, apprendre de nouvelles recettes, de nouvelles techniques.

Les journées sont chargées, la base est remplie de petits ou grands estomacs qui parfois n'attendent que ça : manger. J'ai eu beaucoup de compliments sur ma cuisine et ça fais plaisir, chaud au cœur et parfois ça remonte le moral.
Je peux aussi compter sur pas mal de personnes pour m'aider en cuisine si nécessaire. Par exemple une semaine sur deux j'ai mon samedi ou mon dimanche donc l'autre jour c'est mon collègue italien, Franco, qui prend son jour de repos. Alors je me retrouve seule à faire à manger pour 70/80 personnes. J'ai du mal à demander de l'aide mais dans ces conditions là, il faut savoir le reconnaitre et demander.

Sachez que les campagnards d'été (ceux qui ne reste que jusqu'en février max) et/ou les hivernants (mes collègues pour un an) ne manquent pas d'idées de plats, de repas et m'en font part. Bien sur j'essaie de les satisfaire, de faire ce que je peux mais il faut jouer entre la différence de culture, les produits frais, les produits surgelés brulés par le froid ( les produits surgelés sont conservés dans des containers dehors : donc au mieux ils sont conserver à -25 degrés, au pire ils sont à -80): Il faut donc jouer avec la qualité, la quantité et le temps.

Les produits frais arrivent par avion, les produits surgelés et les produits secs (farine, sucre, gâteaux, céréales...) arrivent par le raid : le raid logistique c'est un convoi de gros tracteurs Caterpilar avec des chenilles à la place des roues (pour faire gros).

Voilà cela fait déjà un joli chapitre, je me réserve pour la suite. Je vais me coucher ( nous avons 7 heures de différence ) je vous raconterai la suite au prochain épisode.

En attendant vous pouvez me contacter en privé par WhatsApp ou encore par mon adresse mail pro : elisa.calmon@concordiastation.aq

A bientôt !
(Désolée pour les quelques fautes, les claviers QWERTY me sont encore inconnus ).
                                                 Rangement des conatiners de vivres


                                            Soirée pizzas ( en générale le samedi soir )

jeudi 5 décembre 2019

On y va ?

Départ le mardi 19 novembre : lever 3h45. Départ de la maison avec tout le monde à 4h.
Arrivée à Pau, dire au revoir à sa famille, quelques larmes, se dire que je les reverrai que dans un an. Puis c'est parti je m'envole pour Paris Charles de Gaule. J'attends quelques heures avant de retrouver deux futurs hivernants ( Bastien et Vivien ) et quelques campagnards d'été.
Départ 12h15 pour Hong Kong, un "petit" voyage de 11h30 nous attend. Quelques films plus tard, deux repas, et trois heures de sommeil nous voilà arrivés à Hong Kong à 7h du matin heure locale.
Notre prochain vol est à 21h : il va falloir s'occuper. Heureusement nous avons accès au Lounge ( ce qui va nous permettre de nous doucher, manger un peu ).
Après 6h de détente on doit sortir, on fini donc dans le hall de l'aéroport, à dormir par terre car la fatigue nous gagne ( Hong Kong est sur le même fuseaux horaire que Concordia, on a donc essayer de se caler).
21h : embarquement pour Christchurch ( Nouvelle Zélande ) : cette fois-ci c'est 11h45 de vol qui nous attendent.
Une fois le pied posé sur le sol néozélandais je ne rêve que d'une chose : mon lit à l'hôtel. Un homme avec un petit panneau IPEV nous accueil, nous coche sur son petit papiers et nous annonce : vous partez ce soir ( il est 14h à ce moment là) : 17h30 formation, 19h30 enregistrement, 22h décollage.
Le temps d'arrivée à l'hôtel, une petite bière, recevoir son paquetage ( une partie ), formation, manger mexicain avant de partir, s'équiper en tenue polaire, peser ses sacs et attendre avant de monter dans le C130 ( avion militaire italien ).
Le C130 ... Le pire avion de ma vie. Je remercie Celas pour son conseil d'emmener un casque de musique ou de chantier. Les bouchons plus le casque n'ont pas réussi à couvrir le vacarme de cet avion militaire. Mes multiples tentatives pour trouver une position, tenir ma tête avec mon écharpe accrochée au filet car nous étions assis sur des filets tendu, sans appui tête, entassés comme des sardines ... J'ai fini par aller me coucher sur la petite parcelle de sol qu'il restée ( un peu en plein milieu du passage, sur des rails ( peu confortable pour le dos certes)).
Et puis Vivien mon collègue me fait signe de le suivre pour aller à une des seuls fenêtres de l'avion et je découvre : l'Antarctique. Vivien voit mon sourire jusqu'aux oreilles, comme une enfant.
Et je pose mon premier pas sur la banquise à la station Mario Zuheli. Woaaaaah ... J'en ai eu les larmes aux yeux. Il est 5h du matin, j'ai dormi une petite heure. Mais je suis heureuse. Je monte dans le pick-up et là on m’annonce : vous partez dans 4h. QUOI ?
Un petit déjeuner, une réunion et nous voilà dans un petit avion Basler avec un peu de nourriture a amener à Concordia. 4h plus tard, mon collègue de siège me montre un petit point noir à travers la fenêtre complètement glacée : CONCORDIA.
Une fois arrivée quelques têtes connues à l'Ipev nous accueille, mais surtout mes futurs collègues DC16 qui m'enlace dans leurs bras et dont je suis ravie de les revoir.
Il est 9h du matin, ça fais trois/quatre jours que je voyage, j'ai dormi 10h mais je retiens le conseil de Paul Laforêt ( le médecin des TAAF qui nous a fait la formation) "surtout ne dormez pas directement, luttez, car le mal des montagnes vous surprendra encore plus". Alors une longue lutte entre le sommeil et moi s'est entamé. J'ai tenue bon ( j'ai fais qu'une petite sieste de 2h), cette bataille au final, m'a permise de me caler directement sur le rythme de la base et surtout de "bien vivre" l'altitude.

Ne faire aucun efforts. Tout le monde le rabâche car sinon tu vas le payer quelques jours. On me monte mes sacs dans ma chambre que je découvre et que je partage avec Brunella, l'infirmière pour 1 mois durant.

C'est drôle, tout le monde connait mon prénom alors que je ne les connait pas... La cuisine a une grande place dans la vie de cette base.





Une partie de mon équipement polaire ( l'autre moitié m'attendait déjà à Concordia )



Vu du ciel, les premières "montagnes" de glace

A part travailler dans ton propre domaine, tu peux aider les autres au travail ! Ou t'amuser !

 On me demande souvent ce que je fais de mon temps libre.  Pleins de choses ! Non je ne m'ennuie pas  Bien au contraire ... J'ai ryt...