Une journée typique : Je me lève à 5h du matin, je descend la tour calme pour monter tout en haut de la tour bruyante. Je lance le café (très important), l'eau chaude pour le thé: Je mets en place les fruits frais, les céréales, beurre confitures, quelques jus de fruits, lait froid, lait de soja et le nutella. Puis je taille la charcuterie (grand mangeurs de bon matin).
Et enfin si j'ai un peu préparer la veille ou si j'ai le temps je prépare de la brioche, etc.
Je prépare aussi la pâte à pain. C'est là que cela se complique : le pain est un grand sujet de discorde ici. Du à l'altitude, les conditions ( à 3 800 mètres d'altitude le taux d'oxygène, le manque d'humidité et la pression atmosphérique ) font que tout ne pousse pas et ne cuit pas de la même manière. Par exemple le pain pousse pendant des heures, les recettes ont été cherchés et approfondies un bon nombre de fois pour arriver à un résultat plus que convenable et surtout qui plait à tout le monde. Parfois le pain est trop compacte, ou a trop le gout de levure, ... Compliqué.
Alors je m'essaie au levain grâce à Benoit qui m'apprend sur son temps libre.
Pour les gâteaux, les cakes c'est pareil il faut trouver le bon dosage de levure.
Les pâtes par exemple ainsi que le riz, il faut doubler le temps de cuisson car l'eau à 88 degrés environ et non à 100 degrés. Ahhh les pâtes ... Grande passion des italiens. Étant et y travaillant pour une base franco italienne, nous devons cuisiner des pâtes touuuuut les jours. Et je peux vous dire que quand ils n'en ont pas, je m'attire quelques foudres.
Le fait de cuisiner pour des cultures différentes m'oblige à prendre sur moi (grande leçon de vie), accepter que je ne pourrais jamais satisfaire tout le monde, apprendre de nouvelles recettes, de nouvelles techniques.
Les journées sont chargées, la base est remplie de petits ou grands estomacs qui parfois n'attendent que ça : manger. J'ai eu beaucoup de compliments sur ma cuisine et ça fais plaisir, chaud au cœur et parfois ça remonte le moral.
Je peux aussi compter sur pas mal de personnes pour m'aider en cuisine si nécessaire. Par exemple une semaine sur deux j'ai mon samedi ou mon dimanche donc l'autre jour c'est mon collègue italien, Franco, qui prend son jour de repos. Alors je me retrouve seule à faire à manger pour 70/80 personnes. J'ai du mal à demander de l'aide mais dans ces conditions là, il faut savoir le reconnaitre et demander.
Sachez que les campagnards d'été (ceux qui ne reste que jusqu'en février max) et/ou les hivernants (mes collègues pour un an) ne manquent pas d'idées de plats, de repas et m'en font part. Bien sur j'essaie de les satisfaire, de faire ce que je peux mais il faut jouer entre la différence de culture, les produits frais, les produits surgelés brulés par le froid ( les produits surgelés sont conservés dans des containers dehors : donc au mieux ils sont conserver à -25 degrés, au pire ils sont à -80): Il faut donc jouer avec la qualité, la quantité et le temps.
Les produits frais arrivent par avion, les produits surgelés et les produits secs (farine, sucre, gâteaux, céréales...) arrivent par le raid : le raid logistique c'est un convoi de gros tracteurs Caterpilar avec des chenilles à la place des roues (pour faire gros).
Voilà cela fait déjà un joli chapitre, je me réserve pour la suite. Je vais me coucher ( nous avons 7 heures de différence ) je vous raconterai la suite au prochain épisode.
En attendant vous pouvez me contacter en privé par WhatsApp ou encore par mon adresse mail pro : elisa.calmon@concordiastation.aq
A bientôt !
(Désolée pour les quelques fautes, les claviers QWERTY me sont encore inconnus ).
Rangement des conatiners de vivres
Soirée pizzas ( en générale le samedi soir )