lundi 31 août 2020

A part travailler dans ton propre domaine, tu peux aider les autres au travail ! Ou t'amuser !

 On me demande souvent ce que je fais de mon temps libre. 

Pleins de choses ! Non je ne m'ennuie pas

 Bien au contraire ...


J'ai rythmé mes semaines rapidement avec une mise au sport. Pas une remise au sport, puisque je n'en faisais pas avant mais une mise au sport. Avec le soutien de certains et une détermination bien présente, une salle de sport plutôt bien équipée pour une base en antarctique, je m'y suis mise en mars et depuis je m'y tiens :)

Puis j'aide les autres dans leurs travails, j'avoue que je traîne beaucoup avec les copines glacios, je les accompagnent dehors, je les aide sur certaines manip, mais c'est surtout de la présence. Camille et Inès, les deux glaciologues, sortent tout les jours pour : soit aller prélever des échantillons, soit maintenir des instruments essentiels aux traitements de données, elles traitent des données... Bref pleins de choses, qui nécessitent qu'elles aillent dehors tout les jours peu importent les conditions (vent ou pas vent, froid ou pas froid). 

Du coup, je me fais un plaisir de les accompagner car cela me fais sortir de mon environnement, de la base et cela me fais prendre l'air FRAIS !

Une fois par mois les filles, doivent creuser un trou, un puits plus exactement de 1m de profondeur pour faire des analyses de surface et de profondeur de la glace/neige et des prélèvements. Donc elles requièrent quelques volontaires, un à deux en général, car creuser à cette altitude ça épuise ! J'y suis donc aller quelques fois. 


Je me suis aussi proposé pour aider Sylvain, chef centrale, à la centrale électrique pour l'aider à changer des injecteurs sur un moteur pour la maintenance annuelle. C'était très sympa, Sylvain est un très bon professeur. Ce que j'aime chez lui quand tu travailles avec c'est qu'il ne te fais pas faire quelques chose pour faire quelque chose. Non, il va t'expliquer comment ça fonctionne, à quoi sert la pièce que tu vas changer, pourquoi ça ne marche plus etc.. Très agréable. Mais aussi très physique ! Quand il faut resserrer les boulons avec une énorme clé, c'est pas facile ! 

On fait pas mal de soirées aussi, des soirées à thème, des samedis soirs de folies ! 

Nous fêtons les anniversaires de chacun, en faisant en sorte qu'il soit inoubliable ( anniversaire surprise à minuit, escape game fait maison, blind test fait maison, vidéos, cadeaux maisons ou non, pour ma part je demande à l’intéressé ce qu'il souhaite manger de spéciale pour son anniversaire).


Celas nous a organisé une soirée Secret Story, cela nous a permis d'en apprendre plus sur les autres, de connaître les petits secrets de chacuns. 

 

On a eu aussi la semaine de la Mid Winter mi juin. La Mid Winter pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une semaine, un jour, un week-end ( à l'équipe de décider) de célébrations pour fêter la moitié de l'hiver donc la moitié de la nuit mais aussi la moitié de notre mission. Pour les hivernants de l'Antarctique, les bases réouvrent en générale, début Novembre, juin signifiait la moitié de notre mission.

Premier jour, on a fait soirée brésilienne avec une belle table décoré, habillé en mode plage ou footballeur. J'avais fais un repas brésilien, la doc nous a montré son voyage au Brésil puis on a fait un tournois de Baby-foot.

 
Le deuxième jour, on a fait une soirée genre école, Camille était la professeur et nous les enfants. Car après on a fait un quizz avec musiques et culture G.

Le troisième jour, c'était soirée montagnes avec le décor qui allait avec (cordes, faux sapin, casque de montagnes ...), tous déguisés en hommes de montagnes ou autres, tartiflette et fondant au chocolat (Inès et Vivien cuisinaient). Petit génépi maison en digeo et puis Celas nous avait organisé une Kermess, avec un qui est ce qui géant, un attrape pommes dans l'eau, un chamboul tout avec les boite de conserves, un Molky, les ballons à éclater avec les fléchettes ... c'était cool. Inès nous a fait un petit prote clé en bois, avec des gravures dessus.

Puis le samedi soir j'ai organisé une soirée chic et choc, j'avais fais un repas un peu gastro, j'y ai travaillé quasi toute la journée dessus, c'était plutôt usant mais le résultat était pas mal et les collègues ont adorés, c'est l'essentiel. Je devais faire un cluedo grandeur nature mais je n'ai pas eu assez de temps du coup on a fait un loup garou.

Et dimanche, le station leader a organisé un jeu typique italien qui normalement se joue avec des meules de formages mais ils nous ont fabriqués comme des rouleaux en bois avec nos prénoms gravés dessus. En fait le but du jeu c'est de lancé ton rouleau le plus loin possible grâce à une petite ficelle, un peu comme un yoyo qui se détache. On a joué à ça par -82 degrés, il faisait légèrement froid ...  On a fait aussi la photo de la mid, mon dieu que j'avais froid ahaha j'ai couru à la station pour me réchauffer, je me suis légèrement brulé la trachée (en respirant l'air froid).
Puis Celas et

Stijn le soir avait organisé un Macdo dans un shelter avec la déco et tout, on devait passé au Mcdrive dans un autre shelter et passer la commande à la radio, c'était vraiment drôle et sympa.

 

     Photo de Luca Ianiello durant le puit avec les glacio Camille et Inès.
                         Photos du haut et bas / Sylvain Guesnier

 

 

On est à la moitié de notre mission, alors ? (enfin... J'ai pré-écris cet article en juin, on est fin août ... j'abuse)

 Alors .... Ben ça se passe plutôt bien !

Ce n'est pas facile tout les jours car l'humeur peut changer rapidement. Une mauvaise nouvelle comme une bonne peut survenir à tout moment. Vous me direz, oui bah oui comme en France en fait. Bah non, ici chaque chose peut prendre une ampleur dramatique ou surjouée.

Je peux pas vraiment m'exprimer sur ce que vous avez pu vivre en France vis à vis de la situation actuelle, ce serait mal venu. Mais imaginez vous bien que nous sommes confinés pendant un an. Par contre, ce qu'il faut préciser c'est que nous nous sommes porter volontaire pour vivre cette expérience, pour être confiner. Nous avons signer pour ça en gros.

Je dis juste qu'ici c'est différent, que environnement est totalement différent, le mode de vie est différent. Donc un simple détail, peut jouer sur notre humeur du jour.

Comme détail par exemple, n’entend l'Absence de soleil. Le soleil s'est couché le 7 mai et ne reviendra que début voir mi aout.
C'est à dire que le soleil ne dépasse plus l'horizon. Il se lève, il se couche pour le reste du monde mais nous il ne nous illumine plus.
Vers 10h30 jusqu'à midi nous avons encore une faible lueur mais après nous sommes dans le noir complet. J'ai déjà entendu plusieurs fois "Ahhhhh non mais plus de soleil moi je ne pourrais pas !". Pour être honnête, pour le métier que je fais ce n'est pas aussi impactant. Pour Inès, Camille, Wenceslas, pour eux qui travaille dehors tout les jours, pour eux oui, cela a un impacte direct sur le moral. Ils marchent dehors avec une frontale, tu ne vois pas où est le shelter (petit labo hors de la station), tu ne vois pas où tu marches. C'est pas facile.

Pour ma part je me lève il fait nuit, je me couche il fait nuit. Bon.... C'est comme ça et ça me va plutôt bien. Le seul impact que je peux ressentir est au niveau du sommeil. De plus avoir de soleil ça impacte au niveau de la sécrétion de mélatonine (produit par le corps en présence du soleil), baisse des vitamines... Et ça fait que le matin je n'arrive plus à me lever. Pourtant j'aimerai me lever plus tôt mais cela devient de plus en plus compliqué.
Un autre fait, est que nous avons un sommeil très perturbé. Pour la plus part d'entre nous, notre sommeil n'est pas vraiment réparateur. On rêve BEAUCOUP, je dois faire 3/4 rêves par nuits, des cauchemars également. Et encore, ce sont deux ce dont je me rappelle. Et il y a eu des études de faites depuis des années sur le sommeil en Antarctique, surtout à cette altitude. Qui prouve que le sommeil n'est malheureusement pas assez réparateur et nous sommes rarement dans un sommeil profond. D’ailleurs nous participons a une étude sur le sommeil, en portant des bandeau pendant 2 nuits, tout les 3 ou 4 mois.

Je ne dis pas que c'est le cas pour mes 11 autres collègues, mais nous sommes une bonne majorité à rencontrer ce problème ... Des cernes énormes sous les yeux, on ne fait pas de siestes l'après midi (ou du moins pas tous) car sinon le soir on ne s'endort pas avant trèèèèès tard.

Bref, nous allons rentrer en France ou en vacances, nous allons dormir pendant une semaine aha

Pour ce qui est de la cuisine, je me suis faite ma propre organisation et mon propre emploi du temps. Quand je ressens une grande fatigue, je m'organise de façon à préparer le repas de midi du lendemain pour que je n'ai plus qu'à le réchauffer ou le mettre au four. De cette façon, cela me permet de dormir un peu plus le matin.

J'ai enfin trouvé la bonne recette de pain (depuis la fin de l'été) et je m'essaie à quelques pains au céréales.
Je me suis essayé aux croissants et chocolatines (oui je suis du Sud chez moi c'est chocolatine, ne commençons pas ce débat, j'en ai assez ici....). Ce n'est pas encore parfait mais j'y travaille et échange avec Aurore, pâtissière de DDU pour avoir quelques infos supplémentaires. Sylvain s'est essayé deux fois à la pâte feuilleté dans le but de faire des viennoiseries mais il s’est bien rendu compte que la cuisine ici n'est pas aussi simple et logique qu'en France... Du à l'altitude, le manque d'oxygène et la pression atmosphérique, les gâteaux, viennoiseries, pains ... ne poussent pas de la même façon voir pas du tout...

Tout comme les légumes secs ne demandent pas autant de cuisson... Je me suis essayé (et même battue) avec les haricots secs (rouges ou blancs), les pois chiches, les lentilles... Résultat après 24h de trempage ?
Haricot rouges plus de 15H de cuisson.
Pois chiches 10H de cuisson.
Et les lentilles mettent uniquement 2H de cuisson...

C'est pas des plus simples mais ça fais des heureux !

La crème pour la faire passer en chantilly c'est un peu compliqué. Déjà cela dépend de la crème que nous avons à disposition et de plus, par le manque d'oxygène parfois elle passe même pas par l'état aérée, elle passe de liquide à beurre (et qu'on ne viennent pas me dire que je n'ai pas surveiller ma crème dans le batteur, c'est vraiment un phénomène bizarre ici).

Je pense qu'ici, en tant que cuisinier il ne faut pas venir avec des certitudes niveaux cuisson, réactions, car c'est vraiment un endroit des plus extrêmes au monde.
On s'adapte !

La nuit est magnifique .... Je vous laisse rêver.




En cas de problème, on fait comment ?



Comme nous l'a dit Paul L., notre médecin de recrutement qui nous a fait une petite sensibilisation lors de notre séminaire en Bretagne puis à Tréminis, Concordia c'est en soit, un des endroits les plus dangereux au monde. Vous me direz on est entourés de glace, c'est pas ouf.

Mais s'ils nous arrivent quelques choses, si un feu se déclenche, un arrêt cardiaque, une disparition... On est seuls au monde. Personnes ne viendra nous chercher et encore moins nous aider.

De la période de Février à Novembre, aucun avion ne peut survoler le centre de l'Antarctique. Les températures allant jusqu'à -100 degrés avec le vent, il est impossible de venir. Le kérosène qui alimente les avions gèle à partir de -50 degrés et des poussières.

Il faut donc se former, s'entrainer pour se parer face à des éventuelles catastrophes.

C'est pourquoi nous avons former 3 équipes :
- une équipe pompiers
-une équipe secourisme
- une équipe médicale

Il faut préciser que nous ne sommes pas des professionnels, que nous ne considérons pas comme tels et surtout que nous nous entraînons justement afin d'essayer de faire le moins d'erreurs possibles pour gérer au mieux un problème éventuel.

Pour l'équipe pompiers, c'est une sacré organisation. Premièrement c'est Sylvain (chef central) qui va être notre coordinateur FEU. Petite anecdote, Sylvain travaille sur les bateaux dans la marine marchande en générale et il a l'habitude de faire quelques exercices sur les bateaux justement en cas de feu.
Puis Vivien va aussi coordiner les exercices en collaboration avec Sylvain. C'est à dire ce sont eux qui vont créer des scénarios et déclencher l'alarme, nous filmer, prendre des notes et organiser le débriefing en fin d'exercice.

Puis l'équipe pompier se compose de deux équipes : équipe 1 : Inès (glaciologue) et Andréa (mécano).
Equipe 2 : Bastien (électricien) et moi même.

Quand l'alarme sonne, il faut se déplacer rapidement jusqu'à notre casier attitré et se changer en tenue, se rendre sur le point de rendez vous et écouter les consignes de Sylvain.
Exemple d'exercices: éteindre un feu dans une chambre, sortir deux victimes inconscientes dans le garage, sortir une victime dans les sous bassements, utiliser les lances à incendie...



Puis vient l'équipe RESCUE autrement dit, secourisme.
Composée de : Stjin (docteur ESA), Andréa, Inès, Bastien, Sylvain, et parfois Alberto.
Cette équipe est sollicitée lorsqu'une personne est en danger à l'extérieur ou même à l'intérieur de la base.
 C'est à dire qu'elle va s'occuper d'amener la personne à l'hôpital mais de façon sécurisée : Stijn (docteur ESA) a la formation secourisme, c'est lui qui va mener la mission a bien tout en faisant et prenant des précautions pour son équipe et son patient. C'est lui qui va avoir un regard objectif, professionnel et médical sur l'état de santé de la personne. C'est lui qui va décider quel équipement spécial à utiliser pour extirper la personne sans aggraver la situation.

 Exemple d'exercices : chutes dans les escaliers de la menuiserie patient inconscient, fracture du tibia patient conscient, chute sur la tour américaine, chute dans la cave sismologique.
Tout ces endroits sont des endroits particuliers et ne se gèrent pas de la même façon. C'est pourquoi nous avons eu aussi des cours théoriques avec un guide professionnel de haute montagne, en sachant qu'Andréa est aussi guide haute montagne dans sa vie professionnelle.

Une fois que le patient est sécurisé il faut l'amener à l'hôpital.

Et c'est là qu'intervient la team HOPITAL sous le commandement de notre médecin Loredana.
Composée de : Loredana, Wenceslas (géo-sismo), Vivien (plombier chef technique), Camille (glaciologue) et moi même. 
Durant notre été et l'hiver, nous faisons des formations pour nous entrainer à des manipulations médicales afin d'assister et d'aider Loredana en cas de problème.
Une des premières choses qu'elle nous a appris est de gérer l'HYPOTHERMIE. Logique tu me diras nous sommes dans l'endroit le plus froid de la planète. Mais c'est pas aussi simple et les conséquences peuvent tomber rapidement et devenir grave.
Elle nous apprit également à installer le monitoring (battement du cœur, taux d'oxygène (saturation), monitoring du cœur ... ). Elle nous apprend à essayer d'interpréter les signaux vitaux.
Je le répète encore une fois, je n'ai pas les termes techniques, je ne suis pas une professionnelle.
Défibriler, faire un plâtre,ausculter pour comprendre et essayer de voir d'autre problème en cas, comprendre un monitoring, remettre en place luxation, poser une voie centrale, intuber, etc ...
Il faut savoir aussi que nous sommes relier et sous la resposabilité d'un hôpital, dans notre cas c'est en Italie. Ils se doivent de répondrez à l'appel au secours de notre Doc et de l'assister par visio conférence si elle le souhaite. C'est à dire que si la doc se retrouve face à une situation à laquelle elle n'est pas confortable (ne pensez pas qu'elle est incompétante, bien au contraire, mais la médecine est tellement vaste qu'elle ne peut pas tout savoir), elle peut demander une visio conférence pour qu'un médecin l'assiste à distance.
Prochaine étape : LES POINTS DE SUTURE ! 


Nous faisons des exercices de chaques une fois par mois. En générale, un exercice rescue collabore avec un exercice hôpital.
Il faut savoir aussi que pendant un exercice incendie, la rescue et l'hôpital se tiennent prêt à intervenir en cas de blessés.
Comme vous avez pu le constater plusieurs d'entre nous faisons parti de deux équipes. Et bien oui nous sommes que 12 sur la base pendant l'hiver ils nous incombe donc d'assurer deux rôles, cela étant dit nos deux rôles ne se touchent quasi jamais c'est pourquoi nous pouvons faire parti des deux équipes.

Et pour finir ce long article, même si cela peut-être dur parfois, cela te fais voir tes limites, repousse tes limites. C'est génial. Nul part, dans n'importe quel autre entreprise, expérience, je n'aurai pu vivre cela. Apprendre tout ça, vivre tout ça, découvrir de nouveaux métiers ... C'est génial et rien que pour ça je suis fière de faire partie de cette mission.
Je vais revenir avec des tonnes de souvenirs, de connaissances et même de connaissances sur moi même. Et nous faisons tout ça en équipe. Ensemble.

Ça peut vous paraître utopique mes derniers mots mais c'est que je ressens et surtout je considère cela comme une chance inouïe.



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jeudi 7 mai 2020

Le début, c'est comment ?

Vous racontez le début d'hivernage ? Bah oui ma p'tite faudrait t'y mettre, tu as commencé ton hivernage le 7 février !

Le dernier avion est donc parti dans la matinée du vendredi 7 février. Autant être honnête avec vous et vous dire que je ne l'ai pas vu partir. Je n'ai pas pu verser ma petite larme car j'étais clouée dans le lit d'hôpital avec une migraine comme je ne jamais eu … Le relâchement de la pression après 3 mois intenses.

Et bien voilà on passe de 65/80 personnes présentent chaque jours sur la base à 12. Et je peux vous dire que ça fait drôle. Nous étions habitués au son des engins dehors qui font des vas et vient. Aux haut-parleurs qu'on activent toues les heures pour donner une infos quelconques. Frôler des personnes à tout bout de champs, partout, dans les couloirs, dans les escaliers. Et puis on devait partager notre chambre,

Puis plus personnes.

Je dois admettre qu'on a mis du temps à prendre tout l'espace dans nos chambres. Rabattre le lit du haut et s'installer en bas avec de nouveaux draps, déballer nos malles/cantines avec toutes nos affaires notre petit confort... Plaid, chocolats, thé, guirlande électrique, livres de cuisines, cadeaux de noël de la famille...

Puis il faut décider de l'organisation de la station, qui fait quoi niveau ménage, quand, dans quelle tour.
On a aussi décidé d'un commun accord que je ne travaillerai pas le dimanche, ce serait donc mon nous de repos et c'est les autres à tour de rôle qui cuisineront le midi et le soir. Nous sommes partis sur la base du volontariat. Alberto a mis une feuille et les gens pouvait s'inscrire. Malheureusement nous avons vu que système avait une limite. C'est toujours les même qui cuisinaient. Donc maintenant nous avons une feuille avec les ordres de passages : sur deux mois, un personne va cuisiner une fois le midi et une fois le soir. Sachant que le soir en général, ce sont les restes que l'on fait réchauffer.

Au niveau du ménage, il y a des petits nettoyages de parties communes deux fois par semaines et le samedi après le déjeuner c'est gros nettoyage de toute la station.
Pour ma part c'est donc aussi gros nettoyage de la cuisine. Et c'est pas plus mal, car parfois il y a un peu de relâchement car il n'y a personne sur ton dos, tu travailles ne autonomie donc c'est à toi de te mettre des coups de pieds au derrière pour te motiver tout seul !

Au niveau de mon organisation, c'est bieeeeeeeeeeeen plus tranquille. Tu te fais ton propre emploi du temps, ton propre menu et ça, c'est royal !
En général, je fais un repas un peu lourd du type féculent et protéines le midi, car certains de mes collègues travaillent dehors et ils ont besoin de quelques chose qui les calent, qui leur tiennent au corps pour affronter le froid.
Le soir, je fais toujours une soupe et ensuite je fais des légumes, un poisson ou une viande.
Pour ce qui est des desserts j'en fais souvent, je m'éclate au plus grand bonheur de certains. Donc ça peut être midi, soir ou le deux.

En parlant de pâtisserie, je fais un goûter (merenda en italien) tout les mercredi après-midi. Mes collègues/colocataires font en sortent de rentrer pour être là à l'heure. En général, je fais une ou deux pâtisserie avec un véritable chocolat chaud.
Tout les samedis matins je fais un gros petit déjeuner avec en générale des viennoiseries ou des pancakes avec un jus d'orange frais.

Et enfin le samedi soir, je fais un repas à thème. Nous avons déjà fais : Italien, apéro français, raclette, russe, américain, chinois, hollandais (car Stjin nous a fait découvrir ses traditions pour le King's Day), …
On ne manque pas d'imagination et parfois même nous faisons des costumes pour accompagner ces soirées. Nous faisons avec les moyens du bord, nous n'avons rien amener ou quasi rien et nous créons tout avec un peu d'inventivité !



Recette des madeleines pour la Maman de Sylvain (et pour quelques gourmands)

Faites fonfre 140g de beurre 

Dans un saladier mélanger 3 oeufs entiers et 130g de sucre en poudre. Un fois bien blanchi, 
Ajouter 150g de farine et 1/2 sachet de levure. Mélanger bien de façon homogène. 

Puis ajouter le beurre fondu. 

Sur vos moules en silicones pour madeleine, graisser légèrement les moules. 

Enfourner la préparation à 210°c pendant 10 minutes.  

Petit conseil gourmand : une fois les madeleines cuites, les disposer sur une grille. Faire fondre une tablette de chocolat au lait (ou noir selon les préférences ) et napper le dessous des madeleines en les trempants dans le chocolat. Les reposer sur la grille, face chocolat vers le ciel. 
Pour le reste de chocolat fondu, ajouter un petit peu de lait et faites-en un chocolat chaud !
Les madeleines du goûter du mercredi après-midi ! Crédit: Elisa Calmon

Il n'y a plus que nous sur ce désert blanc, à des kilomètres à la ronde. Crédit : Sylvain Guesnier

Voici l'équipe DC16 au complet peu d etemps après le dernier avion. Crédit : Sylvain Guesnier

Andy Stillinger, américain de passage sur la station, nous a offert des tee shirts de la station McMurdo pour laquelle il travaille. Merci Andy ! Crédit : Sylvain Guesnier

mardi 10 mars 2020

Dire au revoir aux copains

Une fois la réception des marchandises finie, inventaire fini et complet. Le raid est reparti et les avions ne cessent de faire des allers retours pour rapatrier les campagnards d'été sur les terres australienne et néo-zélandaises.

En générale, ce sont des avions de 7 passagers (+ 4 équipages, c'est une compagnie canadienne qui s'occupe de nos vols ) ou alors des vols de 16 passagers ( en fonction de la taille et capacité de l'avion).

Et les adieux pour moi sont déchirants ! Il faut dire au revoir à des gens avec qui tu as vécu pendant trois mois, non stop, les uns sur les autres mais avec qui tu as tissé des liens très forts. Le fait d'être dans un espace à huit clos comme celui-ci, de vivre et travailler sur le même site créer des liens très fort.

Durant toute la campagne d'été j'ai eu beaucoup de soutient de la part de certains, dans les bons comme dans les mauvais moments.
Par exemple dans les moments intenses en travail, Titi (Thibault ancien hivernant DC15), Rémi Puau, Benoit, Bruno, ... Passaient me faire un coucou, un calin, un bisou ou même ne serait ce qu'un sourire et ça, dans les moments durs c'est précieux.
Clément et Christophe, les charpentiers, m'ont beaucoup aidés : ils sont venus m'aider en cuisine, ils ont aider à décharger la nourriture, à ranger, à faire l'inventaire avec moi, à organiser des soirées mais aussi ranger après. Ils sont géniaux. Je suis allé les aider sur leur chantier du magasin générale.
Rémi Puau avec Kiki la Praline m'ont appris à me servir de mes dix doigts pour confectionner des petits cadeaux.
J'ai aidé Bruno à démonter une pompe à injection sur un moteur.
De l'aide de plusieurs personnes pour le nettoyage en cuisine de temps en temps. Ranger les containers.  Nettoyage de la cuisine de fond en comble.

Nous avons fais une partie de rugby ensemble. Regarder pleins de films avec des sucettes chupa chups (très important ce détail). Organiser des soirées à la Spacca Ossa (boîte de nuit).

Un été légèrement due mais magnifiques grâce à ces personnes. 

Premier faux départ : ils ont pris l'avion puis ils ont fait demi tour à cause du mauvais temps.
Le lendemain ils repartent direction DDU pour prendre le bateau, cette fois ci c'est la bonne, à très vite les copains ! (tous ne sont pas là)

mercredi 26 février 2020

Le Raid, qu'est ce que c'est ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?




Qu'est ce que c'est le Raid ?

Le raid en fait, c'est une succession de gros tracteur à chenilles ( et non pas des roues) qui traverse l'antarctique d'un point A à un point B.
En l'occurrence, le Raid logistique part de la base Prud'Homme ( qui se situe sur les côtes à coté de la base française Dumont d'Urville, gérée aussi par l'Ipev ). Il part donc de Prud'Homme pour venir jusqu'ici, le tout en 9 ou 10 jours si tout se passe bien. A raison de 100/110 kilomètres part jours, 13km/h.
Oui d'accord des tracteurs sur la neige, mais pourquoi ? Le raid logistique apporte toute ou quasi, la logistique nécessaire pour le fonctionnement de la base. Mais encore ... Par exemple, ils amènent du matériels de constructions, des outils, des engins, mais surtout : du fuel. Le fuel permet de faire fonctionné la base : les machines, l’électricité, chauffage, etc ... Donc très importants mais aussi très lourd à charger et porter jusqu'ici.
Dans un second temps, le Raid amène plus de 2 tonnes de nourritures et de boissons, c'est là que ça nous intéresse. Ils nous amènent donc quasi tout l'approvisionnement de nourriture pour le reste de l'année. C'est essentiellement du congelé certes (viande, poisson, charcuterie, légumes, fromages, fruits surgelés....), mais aussi beaucoup de secs. Ce que j’entends par le sec c'est de la farine, des conserves diverses et variées, des gâteaux, des bonbons, de l'alcool, des sirops, des jus de fruits. Très peu de produits frais arrivent par le Raid. Pourquoi ? Parce que le raid met 10 jours à venir, que les produits frais ne résistent pas bien à l'altitude, au manque d'oxygène mais surtout aux températures ... La nourriture fraîche arrive en générale par les avions en provenance de Dumont D'urville ( nourriture qui est arrivée tout droit d'Australie, par bateau) et de la station Mario Zucchelli ( station italien, elle aussi approvisionnée par bateaux).
Une fois que le Raid est arrivée à Concordia, il faut tout décharger et tout ranger. Au préalable, il faut ranger tout les containers qui sont dehors ( j'ai pu compter sur mes co-hivernants pour m'aider dans cette lourde tâche), faire de la place dans le magasin sec ( qui se trouve dans la tour bruyante). Ensuite, le station leader organise deux équipes : une équipe qui va dans le frigo +4 degrés ( c'est carrément une pièce). Dans ce frigo là, il y a une porte. Deux personnes s'équipent d'un baudrier de sécurité ( pour éviter la chute de deux étages ) et on ouvre la porte. Kilian, alias Kiki, avec le merlot ( engin avec un bras qui permet de soulever une benne pleine de nourriture) monte la benne jusqu'à la porte. Les deux personnes équipées monte dans la benne 5voir la deuxième photo) et décharge la nourriture en la faisant passé à la chaine humaine. Moi, je suis en générale vers la fin de la chaîne et je dispache la nourriture et disant où cela se range et comment.
L'autre équipe se trouve donc dehors à charger la benne mais aussi à décharger le reste du Raid, la partie technique, réparer ce qui a été cassé pendant la traverse, recharger le raid avec des choses à redescendre à DDU ou encore nos déchets. Ici tout nos déchets sont trier par catégorie ( pire qu'en France, différents métaux, différents plastique...) et rapatrier vers l'Australie, la France ou l'Italie.

Le Raid reviens fin Janvier pour apporter ce qui manque : conserves, bières, jus de fruits,  secs. Le frais arrivera par avion début février avec le dernier avion avant de commencer l'hiver ...
Mais avant, il faut faire l'inventaire de touuuuuuuuuuuuuuuute la nourriture présente sur la base.

Inès et Stjin qui décharge les nouveaux canapés pour le salon.
Luca, un de mes co-hivernant habilité à porter le harnais de sécurité pour pouvoir décharger la nourriture de cette benne blanche.

vendredi 31 janvier 2020

Euh aller Elisa, mets toi à la page un peu ! NOUVEL AN

Je suis désolée pour le retard mais comprenez bien que la saison d'été c'est comme une fourmilière géante et moi je suis au milieu et il faut nourrir toutes ces petites fourmis affamées.

Comment s'est passé le nouvel an ? Beaucoup mieux. A la base était prévu un Barbecue mais les scientifiques ont refusé pour des raisons de pollutions de la neige et de l'atmosphère. Chose que je comprend tout à fait, on est quand même là pour la science !
Le Raid logistique est arrivé le 31 au soir, pile poil pour le repas ! Ce raid là était remplis de tonnes de nourritures, que nous allions décharger quelques jours plus tard.
Du coup, nous nous sommes mis au travail deux jours avant. En entrées, comme d'habitude, le billard transformé en table. La tradition italienne pour le nouvel an est de manger des pieds de porc et des lentilles en entrées. Alors Franco l'a préparé et moi j'ai préparé pleins de petites entrées végétariennes (homous, caviar de betterave, confit d'oignon, artichaut truffe, etc ... et quelques tartes salées réalisées avec Wenceslas un co-hivernant).

Ensuite en plat, nous avons fait donc de la viande grillée mais dans la cuisine. Accompagnée d'un gratin dauphinois, que tout le monde a adoré !

Et pour finir, en dessert, mon collègue Franco a fait d'énormes Baba au rhum et moi j'ai fais une tarte au citron réalisé avec une campagnarde d'été, Fanny.

La soirée a commencé doucement, plus ou moins tout le monde s'est mis sur son trente et un, pomponner, parfumer, raser... Tommaso, un informaticien italien, a préparé les cocktails ( il en a d'ailleurs nommé un : Elisa   eheheh ).
Puis retenti l'alarme incendie : OH NOOOOOOOON ! Je fais partie de l'équipe des pompiers ... Me voilà en train de courir en robe et collant, dévalant les escaliers avec mes collègues car l'alarme s'est déclenché dans une chambre (dans l'autre tour donc). Adieu le brushing, le maquillage, la robe bien repassée. Je mets tout en l'air et enfile ma tenue de pompiers ( pantalon, veste, cagoule, gants, bottes, casque, radio, masque d'oxygène avec la bonbonne d'oxygène dans le dos). Puis Rémi, le chef technicien vient vers nous et nous annonce qu'il n'y a pas de feu, que c'est une fausse alarme. La raison ? Luca, notre informaticien hivernant, s'est fait lui aussi un brushing avec le sèche cheveux ( oui il a les cheveux longs). L'équipe a débarqué dans la chambre, Luca, en robe de chambre, cheveux sur le côté en train de se sécher ...

Je reviens à l'apéro j'ai les cheveux désordonnés, je suis rouge comme une tomate après un effort (je rappelle l'altitude n'aide pas), je suis essoufflée. Ahhhhh la soirée commence  bien...
Il n'empêche que tout s'est bien passé, tout le monde s'est régalé, je me suis même assise à table avec les copains, j'ai papoté avec les techniciens du Raid qui étaient ravis d'être là et de se régaler !
La soirée a fini sur une petite sortie à la Spacca Ossa ( boîte de nuit un peu plus loin sur la base) pour se défouler, se vider la tête de tout ce qui s'est passé les jours précédents et se remettre d’aplombs pour la suite car le déchargement du Raid, c'est quelques choses ...


L'équipe DC16 sur un avion TWIN


A part travailler dans ton propre domaine, tu peux aider les autres au travail ! Ou t'amuser !

 On me demande souvent ce que je fais de mon temps libre.  Pleins de choses ! Non je ne m'ennuie pas  Bien au contraire ... J'ai ryt...