lundi 31 août 2020

On est à la moitié de notre mission, alors ? (enfin... J'ai pré-écris cet article en juin, on est fin août ... j'abuse)

 Alors .... Ben ça se passe plutôt bien !

Ce n'est pas facile tout les jours car l'humeur peut changer rapidement. Une mauvaise nouvelle comme une bonne peut survenir à tout moment. Vous me direz, oui bah oui comme en France en fait. Bah non, ici chaque chose peut prendre une ampleur dramatique ou surjouée.

Je peux pas vraiment m'exprimer sur ce que vous avez pu vivre en France vis à vis de la situation actuelle, ce serait mal venu. Mais imaginez vous bien que nous sommes confinés pendant un an. Par contre, ce qu'il faut préciser c'est que nous nous sommes porter volontaire pour vivre cette expérience, pour être confiner. Nous avons signer pour ça en gros.

Je dis juste qu'ici c'est différent, que environnement est totalement différent, le mode de vie est différent. Donc un simple détail, peut jouer sur notre humeur du jour.

Comme détail par exemple, n’entend l'Absence de soleil. Le soleil s'est couché le 7 mai et ne reviendra que début voir mi aout.
C'est à dire que le soleil ne dépasse plus l'horizon. Il se lève, il se couche pour le reste du monde mais nous il ne nous illumine plus.
Vers 10h30 jusqu'à midi nous avons encore une faible lueur mais après nous sommes dans le noir complet. J'ai déjà entendu plusieurs fois "Ahhhhh non mais plus de soleil moi je ne pourrais pas !". Pour être honnête, pour le métier que je fais ce n'est pas aussi impactant. Pour Inès, Camille, Wenceslas, pour eux qui travaille dehors tout les jours, pour eux oui, cela a un impacte direct sur le moral. Ils marchent dehors avec une frontale, tu ne vois pas où est le shelter (petit labo hors de la station), tu ne vois pas où tu marches. C'est pas facile.

Pour ma part je me lève il fait nuit, je me couche il fait nuit. Bon.... C'est comme ça et ça me va plutôt bien. Le seul impact que je peux ressentir est au niveau du sommeil. De plus avoir de soleil ça impacte au niveau de la sécrétion de mélatonine (produit par le corps en présence du soleil), baisse des vitamines... Et ça fait que le matin je n'arrive plus à me lever. Pourtant j'aimerai me lever plus tôt mais cela devient de plus en plus compliqué.
Un autre fait, est que nous avons un sommeil très perturbé. Pour la plus part d'entre nous, notre sommeil n'est pas vraiment réparateur. On rêve BEAUCOUP, je dois faire 3/4 rêves par nuits, des cauchemars également. Et encore, ce sont deux ce dont je me rappelle. Et il y a eu des études de faites depuis des années sur le sommeil en Antarctique, surtout à cette altitude. Qui prouve que le sommeil n'est malheureusement pas assez réparateur et nous sommes rarement dans un sommeil profond. D’ailleurs nous participons a une étude sur le sommeil, en portant des bandeau pendant 2 nuits, tout les 3 ou 4 mois.

Je ne dis pas que c'est le cas pour mes 11 autres collègues, mais nous sommes une bonne majorité à rencontrer ce problème ... Des cernes énormes sous les yeux, on ne fait pas de siestes l'après midi (ou du moins pas tous) car sinon le soir on ne s'endort pas avant trèèèèès tard.

Bref, nous allons rentrer en France ou en vacances, nous allons dormir pendant une semaine aha

Pour ce qui est de la cuisine, je me suis faite ma propre organisation et mon propre emploi du temps. Quand je ressens une grande fatigue, je m'organise de façon à préparer le repas de midi du lendemain pour que je n'ai plus qu'à le réchauffer ou le mettre au four. De cette façon, cela me permet de dormir un peu plus le matin.

J'ai enfin trouvé la bonne recette de pain (depuis la fin de l'été) et je m'essaie à quelques pains au céréales.
Je me suis essayé aux croissants et chocolatines (oui je suis du Sud chez moi c'est chocolatine, ne commençons pas ce débat, j'en ai assez ici....). Ce n'est pas encore parfait mais j'y travaille et échange avec Aurore, pâtissière de DDU pour avoir quelques infos supplémentaires. Sylvain s'est essayé deux fois à la pâte feuilleté dans le but de faire des viennoiseries mais il s’est bien rendu compte que la cuisine ici n'est pas aussi simple et logique qu'en France... Du à l'altitude, le manque d'oxygène et la pression atmosphérique, les gâteaux, viennoiseries, pains ... ne poussent pas de la même façon voir pas du tout...

Tout comme les légumes secs ne demandent pas autant de cuisson... Je me suis essayé (et même battue) avec les haricots secs (rouges ou blancs), les pois chiches, les lentilles... Résultat après 24h de trempage ?
Haricot rouges plus de 15H de cuisson.
Pois chiches 10H de cuisson.
Et les lentilles mettent uniquement 2H de cuisson...

C'est pas des plus simples mais ça fais des heureux !

La crème pour la faire passer en chantilly c'est un peu compliqué. Déjà cela dépend de la crème que nous avons à disposition et de plus, par le manque d'oxygène parfois elle passe même pas par l'état aérée, elle passe de liquide à beurre (et qu'on ne viennent pas me dire que je n'ai pas surveiller ma crème dans le batteur, c'est vraiment un phénomène bizarre ici).

Je pense qu'ici, en tant que cuisinier il ne faut pas venir avec des certitudes niveaux cuisson, réactions, car c'est vraiment un endroit des plus extrêmes au monde.
On s'adapte !

La nuit est magnifique .... Je vous laisse rêver.




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